IranFocus: « Nous sommes venus vous dire que nous sommes et nous serons toujours aux côtés de ceux qui veulent lutter pour la liberté, qui veulent lutter pour la tolérance, qui veulent lutter pour que les hommes et les femmes aient un avenir meilleur en Iran et dans le monde », a déclaré Michèle Aliot-Marie à Villepinte le 22 juin.
Accueilchaleureux de Lavinia qui ont dû attendre près d'une heure tandis que nous avons lutté avec un trafic en heure de pointe Rome - elle était très serviable, avec des cartes et des suggestions pour des restaurants locaux.: Cálida bienvenida de Lavinia que tuvo que esperar cerca de una hora, mientras que hemos tenido problemas con el tráfico de hora pico Roma -
Dautres ODD qui sont directement liés à ce que les critiques ont appelé la « guerre contre les agriculteurs » comprennent l’objectif 14, qui traite de « la pollution marine de toutes
Etnous allons cette fois aussi déployer toutes nos forces pour atténuer les répercussions de la guerre céréalière. Car nous avons tous intérêt à ce que la guerre d’agression du
Latélévision, que nous ne quittons plus, diffuse un discours répétitif, souvent banal, mais les interviews des Parisiens dans la rue nous rappellent ce
Préludeà la guerre (titre original : Prelude to War) est un film documentaire américain réalisé par Frank Capra et Anatole Litvak, sorti en 1942.Il s'agit du premier film réalisé pour la série de films de propagande Pourquoi nous combattons (Why We Fight), commandée par l'Office d'information de guerre (US Office of War Information, OWI) et le général George C. Marshall.
Nombred’étudiants africains qui ont fui la guerre en Ukraine pour se réfugier ailleurs en Europe semblent dans l’impasse. En Suisse ou
Guerreet révolution. «L’engouement d’une partie des ouvriers parisiens pour ’«idéologie nationale» (la tradition de 1792) attestait de leur part une défaillance petite-bourgeoise, que Marx avait signalée en son temps et qui fut une des causes de l’échec de la Commune» (1). Nous le répétons nous aussi avec lui.
Unproblème universel. La violence sexuelle est un problème universel qui exige une plus grande reconnaissance internationale. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (), 35% des femmes dans le monde, soit plus d'un tiers de la population mondiale, ont survécu à la violence sexuelle.Cela équivaut aux populations combinées de l'Amérique du Nord et de
1 Nous prions pour que l’amour du Christ habite en nos cœurs par la puissance de son Esprit-Saint qui purifie et pardonne. Qu’il nous donne de triompher de l’esprit d’égoïsme et de discorde et nous aide à nous sacrifier pour la paix; qu’il crée la paix avec nous-mêmes et avec les autres, de manière que nous devenions des
cCQHY1. Avec son armée de stagiaires pour alimenter les réseaux sociaux et lutter contre les "fake news", la machine de propagande des talibans est entrée dans l'ère de la modernité, même si le mouvement reste déterminé à contrôler les journalistes s'il revient au pouvoir en pour avoir interdit la télévision et la radio lorsqu'ils dirigeaient d'une main de fer le pays entre 1996 et 2001, les insurgés se sont remarquablement bien adaptés à l'ère des nouveaux porte-parole commente à présent en temps réel sur Twitter la situation sur le champ de bataille et son service dédié aux médias est en contact permanent avec les journalistes par messagerie."Les médias sont considérés comme une facette du combat", explique à l'AFP le porte-parole, Zabihullah Mujahid, via WhatsApp."Nous ne sommes pas opposés à la technologie moderne", renchérit un haut responsable taliban en lien avec le service médias."C'est nécessaire dans le contexte et cela ne contrevient pas à la charia", déclare-t-il à l'AFP, tout en reconnaissant que le mouvement peine parfois à contrôler sa chefs talibans ont accordé des interviews sans que le service médias soit tenu au courant, le contraignant parfois à démentir. Les fuites invérifiables attribuées à des sources talibanes sont nombreuses fausses pages apparaissent en leur nom sur les réseaux sociaux, tandis que leurs comptes officiels sur Facebook et Twitter sont régulièrement fermés puis rouverts sous d'autres noms. Le porte-parole Zabihullah Mujahid lui-même est soupçonné de n'exister que farfeluesLes progrès ne sont pas passés inaperçus, notamment à la représentation de l'Otan à Kaboul, où les contenus talibans sont suivis de près."Cela nous donne une idée de ce que le groupe a en tête ce jour-là ", explique le colonel Knut Peters, son les talibans continuent d'exagérer le nombre de leurs victimes, la description qu'ils font de leurs actions est devenue plus précise, moins farfelue."Les talibans ont découvert que la vérité a plus d'impact que la fiction", souligne Graeme Smith, consultant auprès de l'International Crisis médias les considèrent aussi plus réactifs que les autorités."Lorsqu'un journaliste a été tué ... il y a quelques semaines, j'ai écrit au porte-parole taliban et j'ai eu une réponse en quelques minutes", souligne A. Mujeeb Khalvatgar, directeur d'un groupe de soutien aux médias. Celle de la présidence afghane se fait toujours informations demeurent toutefois sujettes à caution. "D'habitude, elles ne sont pas correctes", selon le journaliste pakistanais Tahir Khan. Mais dans un tel contexte, "la propagande psychologique est un facteur majeur", la source talibane, le haut commandement insurgé donne des instructions à une poignée de hauts responsables qui diffusent ensuite les messages en cinq langues pachtou, dari, anglais, ourdou et arabe. Les contenus multimédias sont produits par des dizaines de armée de stagiaires, dont des étudiants en journalisme et des experts en technologies, scrute les réseaux sociaux, selon la source talibane. "Ce sont des serviteurs de Dieu, des volontaires", étaient au pouvoir, les talibans contrôlaient étroitement les médias. La plupart des journalistes étrangers avaient fui et leurs homologues afghans travaillaient souvent clandestinement de peur d'être paysage médiatique afghan a connu une véritable renaissance depuis il s'est aussi attiré la vindicte des insurgés. L'Afghanistan était classé en 2018 comme le pays le plus dangereux au monde pour les talibans "à présent font un usage étendu des médias. Cela ne veut pas dire qu'ils croient en la liberté d'expression", estime M. Khalvatgar."Cela veut dire qu'ils savent comment utiliser les médias ... en tant qu'outil de propagande, pas en tant que droit des citoyens", dernières semaines, les pourparlers entre talibans et Etats-Unis ont donné lieu à des "progrès", faisant craindre à certains un retrait américain et un retour des insurgés au la source talibane, le mouvement n'a pas l'intention de fermer les médias afghans mais attend des journalistes qu'ils respectent un "code de conduite" en lien avec la charia, non défini à ce présentatrices, nombreuses actuellement, seraient exclues de l'antenne. "Il vaut mieux qu'elles restent à la maison ou qu'elles prennent une autre profession respectable", a déclaré la source les médias étrangers seraient les bienvenus, a-t-il affirmé."Nous avons abrité Oussama Ben Laden et nous lui avons offert tout notre respect parce qu'il était notre invité", souligne-t-il. "Toute personne venant d'un autre pays sera notre invité".bur-mam-np-lab-sjd-ds/st/ahe15/02/2019 084709 - Islamabad AFP - © 2019 AFP
Accompagné du chancelier allemand Olaf Scholz et du premier ministre italien Mario Draghi, Emmanuel Macron s’est rendu en Ukraine jeudi 16 juin pour la première fois depuis le début de l’invasion une interview accordée à TF1 depuis Kiev et diffusée dans le journal de 20 heures », le président de la République a affirmé que cette visite était une manière très claire » et très nette d’apporter le soutien de la France et de l’Europe unie à l’Ukraine et au peuple ukrainien ». Je souhaite que l’Ukraine puisse défendre son territoire et retrouver sa souveraineté », a-t-il chef de l’État considère-t-il qu’aucune concession ne doit être faite avec la Russie ? C’est à l’Ukraine de le décider …. Nous devons aider l’Ukraine à tenir dans une guerre qui va durer. Nous n’avons pas à décider des conditions de la fin de cette guerre. Les choix qui seront faits sur les territoires, les concessions ou l’absence de concessions, c’est au dirigeant de l’Ukraine de le faire », a-t-il répondu. Un signal d’espoir »Le président de la République a poursuivi en affirmant qu’il était faux » de dire que ses rapports avec Volodymyr Zelensky s’étaient refroidis, et a assuré que toutes ses discussions avec Vladimir Poutine se sont faites en toute transparence », et même parfois à la demande » du président ukrainien. Si Emmanuel Macron n’exclut pas » une visite en Russie, cette dernière supposerait des conditions préalables » et des gestes » de la part de Vladimir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, le chef de l’État a réitéré les propos qu’il a tenus plus tôt dans la journée avec Olaf Scholz, Mario Draghi et Klaus Iohannis. Nous disons à l’Ukraine “Oui, nous sommes prêts maintenant à vous reconnaître ce statut de candidat à l’adhésion.” Mais nous leur avons dit que ce processus allait prendre du temps, qu’il y aura des conditions et une feuille de route. Vous ne serez pas membre demain. Il y a beaucoup de chemin à faire, mais c’est un signal d’espoir », a affirmé le Emmanuel Macron a expliqué que la France planchait avec l’Ukraine à une solution pour exporter les plus de 20 millions de tonnes de blé bloquées à Odessa. Nous travaillons à une autre voie qui est de passer par la Roumanie et de pouvoir accéder au Danube et au chemin de fer. Nous sommes en train de constituer un point de liaison où nous pourrions beaucoup plus fortement et massivement exporter ces céréales », a-t-il indiqué. L’opération, qui a déjà commencé, se fait avec l’aide d’entreprises, de militaires et d’experts français.
Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’EHESS et président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à la Première Guerre mondiale et à l’anthropologie historique du combat et de la violence de guerre. Nous l’avions reçu pour son dernier livre, Une initiation - Rwanda 1994-2016, publié aux Éditions du Seuil. Quel regard porte l’historien de la Grande Guerre que vous êtes sur la situation présente ? Georges Clemenceau en 1904. Stéphane Audoin-Rouzeau J’ai le sentiment de me trouver plongé, soudainement et concrètement, dans mes objets d’étude ; de vivre, sur un mode évidemment très mineur, quelque chose de ce qu’a été la Grande Guerre – pour les civils naturellement, pas pour les combattants –, cette référence si présente aujourd’hui. La phrase la plus frappante d’Emmanuel Macron, lors de son second discours à Mulhouse, a été celle qui a été la moins relevée Ils ont des droits sur nous », pour parler des soignants. C’est le verbatim d’une phrase de Clemenceau pour parler des combattants français à la sortie de la guerre. La référence à la Grande Guerre est explicite, d’autant plus quand on sait que l’ancien directeur de la mission du Centenaire, Joseph Zimet, a rejoint l’équipe de communication de l’Élysée. De même, pour le nous tiendrons ». Tenir », c’est un mot de la Grande Guerre, il fallait que les civils tiennent », que le front tienne », il fallait tenir » un quart d’heure de plus que l’adversaire… Ce référent 14-18 est pour moi fascinant. Comme historien, je ne peux pas approuver cette rhétorique parce que pour qu’il y ait guerre, il faut qu’il y ait combat et morts violentes, à moins de diluer totalement la notion. Mais ce qui me frappe comme historien de la guerre, c’est qu’on est en effet dans un temps de guerre. D’habitude, on ne fait guère attention au temps, alors que c’est une variable extrêmement importante de nos expériences sociales. Le week-end d’avant le confinement, avec la perception croissante de la gravité de la situation, le temps s’est comme épaissi et on ne s’est plus focalisé que sur un seul sujet, qui a balayé tous les autres. De même, entre le 31 juillet et le 1er août 1914, le temps a changé. Ce qui était inconcevable la veille est devenu possible le lendemain. Le propre du temps de guerre est aussi que ce temps devient infini. On ne sait pas quand cela va se terminer. On espère simplement – c’est vrai aujourd’hui comme pendant la Grande Guerre ou l’Occupation – que ce sera fini bientôt ». Pour Noël 1914, après l’offensive de printemps de 1917, etc. C’est par une addition de courts termes qu’on entre en fait dans le long terme de la guerre. Si on nous avait dit, au début du confinement, que ce serait pour deux mois ou davantage, cela n’aurait pas été accepté de la même façon. Mais on nous a dit, comme pour la guerre, que c’était seulement un mauvais moment à passer. Pour la Grande Guerre, il me paraît évident que si l’on avait annoncé dès le départ aux acteurs sociaux que cela durerait quatre ans et demi et qu’il y aurait 1,4 million de morts, ils n’auraient pas agi de la même façon. Après la contraction du temps initiale, on est entré dans ce temps indéfini qui nous a fait passer dans une temporalité autre », sans savoir quand elle trouvera son terme. On parle déjà de déconfinement, est-ce une illusion comparable à ce qu’a été l’idée que la guerre serait bientôt terminée ? Stéphane Audoin-Rouzeau © Mediapart Je suis fasciné par l’imaginaire de la sortie » tel qu’il se manifeste aujourd’hui dans le cas du déconfinement, sur le même mode de déploiement déjà pendant la Grande Guerre. Face à une crise immense, ses contemporains ne semblent pas imaginer autre chose qu’une fermeture de la parenthèse temporelle. Cette fois, on imagine un retour aux normes et au temps d’avant ». Alors, je sais bien que la valeur prédictive des sciences sociales est équivalente à zéro, mais l’histoire nous apprend quand même qu’après les grandes crises, il n’y a jamais de fermeture de la parenthèse. Il y aura un jour d’après », certes, mais il ne ressemblera pas au jour d’avant. Je peux et je souhaite me tromper, mais je pense que nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois. Pourquoi concevoir une telle rupture alors que, précisément, on n’est pas dans un moment de brutalisation et de violence comparable à ce qu’a été la Grande Guerre ? Je le dis en tant qu’historien et avec une franchise qui peut paraître brutale l’ampleur du choc économique et social, mais aussi politique et moral, me paraît nous mener vers une période tout autre. Sur le plan politique, le conservateur que je suis se sent un peu comme un pacifiste à la fin du mois de juillet 1914, qui croit encore aux progrès de l’humanité, à l’entente entre les peuples, à la bonne volonté du gouvernement. Qui pense que les diverses internationales catholique, protestante, ouvrière… empêcheront la guerre, perçue comme une absurdité anachronique. Aujourd’hui, peut-on croire comme avant à l’Union européenne, à la libre circulation des individus, des idées ou des biens, au recul continu des souverainetés nationales ? En une semaine, sont réapparus les Nations et leurs États, avec le sentiment que plus l’État-nation est puissant, mieux il s’en sort. C’est aussi l’heure des chefs on écoutait de moins en moins les chefs d’État, me semble-t-il, et là , nous voici suspendus à leurs lèvres. Les germes d’une crise politique grave étaient déjà présents avant le Covid-19, mais je crains que demain, la crise politique soit terrible, avec une reddition des comptes potentiellement meurtrière pour la classe politique. Mais à cela, il faut ajouter, d’un point de vue plus anthropologique, les risques d’une crise morale comparable à celle qui s’est produite après chacune des deux guerres mondiales. La Première a été un choc pour l’idée de progrès, qui était consubstantielle à la République. La fameuse phrase de Paul Valéry, Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », dit quelque chose de très profond sur l’effondrement de la croyance en un monde meilleur un effondrement sans lequel on ne peut pas comprendre le développement des totalitarismes au cours de l’entre-deux-guerres. La Seconde Guerre mondiale a constitué un second choc anthropologique, non pas tellement par la prise de conscience de l’extermination des juifs d’Europe, bien plus tardive, mais avec l’explosion de la bombe atomique qui ouvrait la possibilité d’une autodestruction des sociétés humaines. À mes yeux, nos sociétés subissent aujourd’hui un choc anthropologique de tout premier ordre. Elles ont tout fait pour bannir la mort de leurs horizons d’attente, elles se fondaient de manière croissante sur la puissance du numérique et les promesses de l’intelligence artificielle. Mais nous sommes rappelés à notre animalité fondamentale, au socle biologique de notre humanité » comme l’appelait l’anthropologue Françoise Héritier. Nous restons des homo sapiens appartenant au monde animal, attaquables par des maladies contre lesquelles les moyens de lutte demeurent rustiques en regard de notre puissance technologique supposée rester chez soi, sans médicament, sans vaccin… Est-ce très différent de ce qui se passait à Marseille pendant la peste de 1720 ? Ce rappel incroyable de notre substrat biologique se double d’un autre rappel, celui de l’importance de la chaîne d’approvisionnement, déficiente pour les médicaments, les masques ou les tests, mais qui fonctionne pour l’alimentation, sans quoi ce serait très vite la dislocation sociale et la mort de masse. C’est une leçon d’humilité dont sortiront peut-être, à terme, de bonnes choses, mais auparavant, il va falloir faire face à nos dénis. De même qu’on avait prévu la Grande Guerre, on avait prévu la possibilité d’une grande pandémie. Par exemple, le Livre blanc de la Défense de 2008 inscrivait déjà les pandémies comme une des menaces à envisager. Mais, comme pour la guerre, il existe toujours une dissonance cognitive entre l’événement imaginé et l’événement qui survient. Ce dernier ne correspond jamais à ce que l’on avait prévu. Ceci nous a rendu incapables de profiter des capacités d’anticipation dont nous pensions disposer. Même si, comme chercheur, je trouve que ce confinement généralisé et interminable constitue une expérience sociale du plus haut intérêt, je crains donc que nous devions nous préparer à une sortie de temps de guerre très difficile. De quoi dépendra que l’après soit plus difficile ou porteur d’espoir ? Cela dépendra sans doute des modalités de la victoire ». Je pense qu’il y aura victoire, car le virus a vocation à s’éteindre, comme s’est éteint celui de la grippe espagnole en 1918-1919. Mais le virus disparaîtra-t-il naturellement » ou sera-t-il vaincu par nos capacités techniques et organisationnelles ? Et quel sera le prix de la victoire ? Si le bilan est très lourd, je crains alors que l’après-coup ne soit terrible. À cela s’ajoute le fait que certaines régions du monde pourront avoir le sentiment d’avoir vaincu la maladie, tandis que d’autres seront défaites, je pense notamment aux pays les plus pauvres. Pendant la Première Guerre mondiale en France, on n’imaginait pas vraiment le monde de l’après-guerre. Il fallait gagner, refermer la parenthèse, et puis l’Allemagne paierait ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, les choses ont été différentes puisque la construction de la société d’après-guerre a commencé bien avant que les combats ne se terminent. Cette fois, on a le plus grand mal à penser l’après », même si on s’y essaie, parce qu’on sait qu’on ne sera pas débarrassés de ce type de pandémie, même une fois la vague passée. On redoutera la suivante. Or, rappelons que le Covid-19 a jusqu’ici une létalité faible par rapport au Sras ou à Ebola. Mais imaginons qu’au lieu de frapper particulièrement les plus âgés, il ait atteint en priorité les enfants ?… Nos sociétés se trouveraient déjà en situation de dislocation sociale majeure. Je suis, au fond, frappé par la prégnance de la dimension tragique de la vie sociale telle qu’elle nous rattrape aujourd’hui, comme jamais elle ne nous avait rattrapés jusqu’ici en Europe depuis 1945. Cette confrontation à la part d’ombre, on ne peut savoir comment les sociétés et leurs acteurs vont y répondre. Ils peuvent s’y adapter tant bien que mal, mieux qu’on ne le pense en tout cas, ou bien l’inverse. Je reste sidéré, d’un point de vue anthropologique, par l’acceptation, sans beaucoup de protestations me semble-t-il, des modalités d’accompagnement des mourants du Covid-19 dans les Ehpad. L’obligation d’accompagnement des mourants, puis des morts, constitue en effet une caractéristique fondamentale de toutes les sociétés humaines. Or, il a été décidé que des personnes mourraient sans l’assistance de leurs proches, et que ce non-accompagnement se poursuivrait pour partie lors des enterrements, réduits au minimum. Pour moi, c’est une transgression anthropologique majeure qui s’est produite quasiment toute seule ». Alors que si on nous avait proposé cela il y a deux mois, on se serait récriés en désignant de telles pratiques comme inhumaines et inacceptables. Je ne m’insurge pas davantage que les autres. Je dis simplement que devant le péril, en très peu de temps, les seuils de tolérance se sont modifiés à une vitesse très impressionnante, au rythme de ce qu’on a connu pendant les guerres. Cela semble indiquer que quelque chose de très profond se joue en ce moment dans le corps social. L’ouvrage que vous aviez dirigé avec Christophe Prochasson en 2008, intitulé Sortir de la Grande Guerre Tallandier, montrait notamment que la sortie de guerre n’avait pas le même sens dans chaque pays. Pensez-vous que dans un monde confronté au coronavirus, la sortie du confinement sera très différente selon les pays ? Nous ne sommes pas dans le même type d’événement. En 1918, il y avait des vainqueurs et des vaincus, des nations humiliées et d’autres triomphantes. Mais la gestion différentielle de la crise peut entraîner une dissociation qu’on voit déjà se profiler en pointillé. Entre les États qui s’en seront relativement bien sortis, comme peut-être l’Allemagne, et ceux qui auront été touchés de plein fouet, à l’instar de l’Italie. Entre les États qui se seront organisés en supprimant les libertés publiques, comme la Hongrie, et ceux qui auront essayé de les maintenir au moins en partie. Peut-on aussi imaginer des changements de statut selon les professions confrontées très inégalement à la crise ? La reprise de la phrase de Georges Clemenceau par Emmanuel Macron était discutable, mais elle dit quelque chose de vrai les soignants vont sortir de là un peu comme les poilus en 1918-1919, avec une aura d’autant plus forte que les pertes seront là pour attester leur sacrifice. Le sacrifice, par définition, c’est ce qui rend sacré. On peut donc tout à fait imaginer la sacralisation de certaines professions très exposées, et une démonétisation de beaucoup d’autres les métiers universitaires, par exemple ?. En termes de capital symbolique, comme aurait dit Bourdieu, les statuts sociaux vont se trouver modifiés. Pour parler de mon domaine, les sciences sociales, il se peut que des domaines entiers se trouvent démonétisés et que d’autres émergent, avec une nouvelle hiérarchie des centres d’intérêt et des priorités. Il n’est malheureusement guère possible de donner des exemples, car les sciences sociales sont dénuées de toute capacité prédictive y compris dans le champ qui leur est propre ! Peut-on déterminer la durée d’une sortie de crise ou d’une sortie de guerre ? Il ne me semble pas. La notion d’après-guerre suggérait une date déterminant un avant et un après l’armistice du 11 novembre par exemple ou le traité de Versailles de juin 1919. Mais la notion de sortie de guerre », plus riche, suggère en réalité un glissement. À la limite, on peut ne jamais sortir complètement d’un événement guerrier… Certaines en sortent, d’autres pas. On peut faire l’hypothèse que les sociétés française et britannique, par exemple, ne sont jamais sorties complètement de la mort de masse du premier conflit mondial. La notion de sortie de guerre suggère une direction, pas un segment chronologique avec un début et une fin. N’en sera-t-il pas de même pour une sortie de pandémie » dont on ne peut connaître ni les effets ni la durée ? Est-ce que, dès le début de la Grande Guerre, les responsabilités ont été recherchées, comme elles le sont aujourd’hui ? Pas vraiment. En raison de l’Union sacrée, l’inventaire des erreurs commises a été remis à plus tard. Cette fois, on sent bien qu’il y aura inventaire, mais on s’accorde globalement pour estimer qu’il n’est pas temps de le dresser au cœur de l’action. Mais l’Union sacrée », selon l’expression du président Poincaré, le 4 août 1914, n’est qu’une suspension du combat politique. Elle ne consiste pas à dire qu’il n’existe plus d’affrontement, mais que chaque acteur a intérêt à y renoncer momentanément tout en pensant, plus tard, ramasser la mise. De ce point de vue, les accusations actuelles me semblent n’être rien par rapport à ce qui va suivre. À la sortie, le combat politique a de bonnes chances d’être plus impitoyable que jamais, d’autant qu’on ne manquera pas de déclarations imprudentes et de décisions malvenues pour alimenter la machine. Rappelons au passage qu’en France, les unions sacrées s’achèvent en général en profitant aux droites, voire à l’extrême droite. Cette seconde hypothèse, je la redoute beaucoup pour notre pays.